dans l’orbite

Dans la nébuleuse de ce qu’on dénomme outsider art, la navette abcd choisit de rester dans l’orbite de l’art brut, la planète mère. Non par dédain des confins galactiques ou par regret nostalgique du Big bang culturel du milieu du XXe siècle, mais parce que l’art brut, tel que l’ont défini Jean Dubuffet et Michel Thévoz, reste la source la plus rafraîchissante où étancher notre soif de vérité. Or l’accès à cette source est devenu plus difficile. Des sens parasites se sont agglutinés à la définition d’origine. Par glissements progressifs on a parfois confondu l’art brut avec un soi-disant art des autodidactes qui n’est souvent que l’art de ceux dont les ambitions ne sont pas à la hauteur du talent ou dont les galeries d’art n’ont pas voulu. Car il ne suffit pas de ne pas faire partie du petit monde des intellectuels pour faire de l’art inventif. Créer à l’écart des circuits de diffusion ne garantit pas automatiquement contre la banalité ou la médiocrité. Ce n’est pas parce que l’art brut dénonce une démarche artistique esthétisante, prisonnière de sa filiation savante, soucieuse de parades sociales et non de recherche, que les humbles, les pauvres, les exclus se trouvent pour autant les garants obligés d’une virginité culturelle de jour en jour plus improbable. Dans ce contexte, abcd ambitionne de contribuer à restaurer une indispensable lisibilité. Elle se situe à l’encontre de commentaires ou d’expositions insuffisamment clivants. Réagir contre la tendance actuelle à diluer l’art brut dans une rebellion de surface, une esthétique conviviale pseudo-démocratique, voire une simple culture de proximité, lui semble le moindre des préalables. L’expérience prouve que l’art brut, lorsqu’il n’est pas préalablement dénaturé, satisfait aux aspirations d’un public qui cherche l’authenticité.

 

Site en travaux

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